Destination

Où que j’aille, ce n’est jamais la fin.

Avant, je croyais qu’il suffisait de changer d’endroit pour changer de vie. Une belle illusion ! Je peux taper ma routine à la face comme si c’était un ballon de basket ; mais elle me rebondit toujours dessus.

Pareil pour les examens, les soutenances, le stress, l’ennui, le vide, les relations sociales, le shopping, les courses du supermarché, les malentendus, les rendez-vous, la visite médicale, la descente des poubelles, le brossage des dents, le réveil paresseux, la sensation de ne pas avoir assez, la solitude imminente, la mélancolie face à la nature, les feuilles d’automne qui tombent, les conversations téléphoniques, la fin des cours, les rentrées scolaires, le Nouvel An, les crises existentielles, les tasses de thé, l’eau qui bout dans la casserole, les innombrables tickets de caisse, le soulagement d’avoir fini, l’appréhension de devoir recommencer.

Et ainsi de suite.

La fin est synonyme de début. C’est pour cela que désormais, je me méfie de la « destination ».

Il n’y aura pas un point culminant où ma vie sera parfaitement cadrée.

Ce que je suis aujourd’hui, c’est ce que j’étais il y a deux ans. Certes, j’ai sûrement changé, mais pas dans un sens linéaire.

Plutôt que d’escalader une montagne abrupte, je nage au milieu d’un océan de vagues, inconsciente de mon horizon.

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