Lenteur

Depuis que je suis petite, j’ai l’impression d’être en retard par rapport aux autres.

Je mange lentement.

J’apprends lentement.

Je cours lentement.

Je lis lentement.

Je me réveille lentement.

Je grandis lentement.


Ce n’est pas si mal…

Quelques années avant, je sentais que quelque chose n’allait pas avec ma lenteur.

Alors, la première chose que j’ai faite, c’est de me précipiter.

En vrai, je me sentais honteuse de ne pas accomplir mes objectifs, là, tout de suite.

Mais j’ai découvert que la méthode de précipitation n’était pas efficace. D’abord, je stressais encore plus que d’habitude. Ensuite, je négligeais les détails et j’ai oublié comment savourer le présent.

Désormais, j’ai retrouvé ma cadence de tortue. Je ne me culpabilise plus pour ça.

Enfin…ça dépend. Il y a des moments où j’aurais aimé aller plus vite. Par exemple, ça aurait été superbe si je pouvais faire tous mes devoirs en une journée. Mais face à la réalité, je comprends qu’il vaut mieux miser sur la constance que sur l’intensité.

En tout cas, j’avance dans le calme.

La douceur du vent me pousse parfois.

Énergie

Je me sens bien mieux. C’est pourquoi j’ai envie de dire au revoir à la dépression. À bientôt peut-être ? Elle revient et elle s’en va parce que ma vie est un cycle. Mais je ne m’en préoccupe pas trop pour l’instant. Parce que, même si je n’ai pas tout résolu, je suis libre et l’espoir renaît en moi.

Je guéris et ça fait tellement du bien ! Quoique, je n’ai peut-être jamais été malade, après tout…

Je suis sur le point de finir mon Master, et je ne sais pas trop comment envisager mon futur à partir de là. Mais…cette confusion ne me blesse plus. Je n’ai pas forcément besoin de plan fixe pour me sentir vivante.

Je peux faire ce dont j’ai envie. Je peux me promener, je peux créer de nouvelles habitudes, je peux prendre une décision qui influencera le restant de ma vie.

Je peux commencer. Oui, je peux commencer à m’accepter !

Expiration

Ahhhhh !

Je me prenais trop au sérieux. Sans le savoir, je m’étais enfoncée encore plus profondément dans le piège du perfectionnisme.

Mais je peux rire de moi ! J’ai le droit de déambuler. J’ai le droit de faire des erreurs, et de ne pas tout suivre à la lettre…

Je suis une idiote, et c’est un soulagement.

Privilège

Je sais que j’ai beaucoup de chance dans la vie.

C’est pourquoi, lorsque mon moral est bas, je crains d’être tout simplement une égoïste.

Allons, il y a tellement de belles choses ! Et puis, pense à d’autres personnes qui sont dans des situations plus défavorables que toi ! Pourquoi es-tu comme ça ?

Parce que savoir, ce n’est pas la même chose que ressentir. Toutefois, je doute de moi-même : et si je cherchais des excuses sans m’en rendre compte ? Et si, tout ce dont j’avais besoin, c’était de faire plus d’effort ?

Justement, je suis fâchée parce que mon mental ne parvient pas à briser le mur. Cette frustration se convertit aussitôt en désespoir.

Et le désespoir, c’est croire qu’on ne peut plus faire d’effort.

Malgré tout, je continue à sortir de mon lit. À me doucher. À faire la vaisselle. À écrire cet article. Même si j’aurais voulu accomplir plus, je prends conscience que chaque petit pas est déjà un grand acte de courage.

But

Ma contribution dans ce monde, c’est de prendre soin de moi.

Ainsi, malgré toutes les secousses qui accompagnent une vie, un jour viendra où je sortirai du tunnel. Tous les articles de ce blog confirmeront ma lente métamorphose. Ils serviront de preuve.

C’est la raison pour laquelle je ne baisse pas encore les bras.

Déception

En fait…je me suis trompée.

Alors que je croyais être en stade de paix interne, j’aurais dû savoir que ça n’allait pas durer pour longtemps.

OK. Puisque ce blog est censé être honnête, je vais l’écrire :

Non, je ne vais pas mieux qu’avant. Ça me fait sentir comme une patate molle.


Pourtant, dans mes fantaisies, je m’imagine en train de transformer littéralement ma vie.

Je suis en pleine forme. Je mange bien. Je dors bien. Je suis positive. Je suis radieuse. Je suis passionnée. J’ai du succès. Je m’exprime spontanément. Les gens m’aiment et j’aime les gens.

Incroyable ! Une vie pleine d’ambition !

Malgré mes tentatives de changement, la résistance me bloque et je finis par me sentir comme une victime. D’après ce que j’entends dire dans le secteur du développement personnel, j’ai absolument le contrôle sur ma vie. Il faut simplement se forcer un peu plus, et juste…se lancer !

Je le voudrais bien. Mais que faire lorsqu’on n’a pas envie de se pousser ? Oh non ! Je vais être perçue comme…une paresseuse ? L’exemple à ne surtout pas suivre !

Ma volonté d’agir se contorsionne avec mon impuissance mentale.

C’est dur d’expliquer à quel point c’est dur…de se sentir minable.

Alors, autant s’en moquer. Lorsqu’on a du mal à marcher, il reste le choix de s’assoir et de s’observer. Tant pis si je suis en retard. Tant mieux, peut-être. Après tout, je suis une humaine imparfaite, et c’est ma récompense de consolation. N’est-ce pas drôle d’exister ?

Tout ce qui est incompréhensible est marrant, si on décide de le voir de cette façon.

Nourriture

Depuis un certain temps, j’essaie de changer mon alimentation compulsive.

Quand je grignote, j’en veux encore. Et encore. C’est mon mécanisme de défense. Alors je me ressers, tandis qu’une arrière-pensée me souffle que je suis responsable de mes actions. Si j’ai du contrôle, pourquoi je me laisse aller ? Pourquoi est-ce que je me fais avoir à chaque fois ?

Le sentiment de plaisir se transforme en rage, en frustration.

Alors je mange encore, parce que je n’aime pas les confrontations, et quand je me pointe du doigt, ça me répugne.

J’ai envie de m’oublier.

La nourriture accomplit un parfait travail, mais lorsqu’elle a été entamée, c’est la réalité qui vient me donner un coup de poing.

J’ai faim pour autre chose.


Ma frustration vient aussi du fait que j’ai essayé divers techniques, mais je n’arrive pas à persister. Alors évidemment, rien ne marche.

Sauf que…

C’est justement cette frustration qui me bloque.

Dans ce cas, je ne vais plus me restreindre. Je ne vais plus m’interdire de manger certains aliments, ni de jeûner à certaines heures. Je vais noter tous les repas que je mange, ainsi que mes émotions. Mais surtout, je vais persister. Certaines techniques fonctionnent, mais elles demandent beaucoup de pratique et de patience.

Il y a bien longtemps, nous avons tous appris à marcher en tombant.


Quelques ressources utiles (en anglais):

Apaisement

En ce moment où j’écris, je me sens neutre. Ni bien, ni mal. Ni impulsive, ni léthargique.

Pourtant, quelque chose me dit que je devrais être stressée. Parce que j’ai un mémoire à rendre. Aussi, je dois faire le ménage.


J’ai l’impression de vivre dans un cycle d’émotions. En voici les stades :

1- Peur du futur : Mince ! Que va-t-il m’arriver ? L’incertitude me rend anxieuse.

2- Rumination du passé : Ça ne sert à rien…À quoi bon continuer ? Je ne sais pas ce que je fais dans cette vie…J’ai perdu tellement de temps et je n’ai envie de rien…

3- Acceptation du présent : Vivre, c’est simple mais ce n’est pas facile. J’existe, je respire, et je crois que c’est déjà suffisant.

4- Nouvel espoir: OK, je suis capable d’avancer. Oui, je sais mettre un pas devant l’autre, je le vois de mes propres yeux ! Ça veut dire que…je ne suis plus esclave de moi-même ! Soudain, penser à l’avenir me remplit de joie et de motivation.

Petit rappel: le cycle recommence.


Actuellement, je crois que j’en suis au stade 3.

C’est le stade nécessaire pour avancer, pour me sortir de l’anxiété et de la dépression. Maintenant, je marche en sachant que je vais revivre toutes ces émotions dans les jours, les mois et les années à venir.

Je survivrai.

Escalade

Je vais y arriver.

Mais arriver où, exactement ? Lorsque j’aurai enfin atteint le sommet de la montagne, quelle sera ma récompense ?

Le bonheur, sûrement. Je serai heureuse de contempler ce magnifique paysage depuis là-haut.

Or, est-ce vraiment moi qui ai choisi de grimper ? Tout compte fait, je pourrais bien redescendre et courir vers l’océan à côté. Je pourrais me baigner sans plus jamais connaître la notion d’urgence.

Je peux faire ce que je veux.

Mais je me sens contrainte à escalader, toujours escalader, dans le but de me sentir exister. Les gens autour de moi subissent la même pression. Nous grimpons.

C’est tout un art. J’admire ceux qui y parviennent. Je les envie aussi.

Mais parfois, j’ai l’impression de grimper juste pour grimper. Je ne sais plus si le sommet compte vraiment pour moi, ou si j’ai été influencée à le faire. Après tout, ai-je vraiment besoin de me battre pour me sentir exister ?

De là où je suis, je peux contempler le paysage qui me sourit.

Compassion

Il faut du temps pour comprendre. Bien que j’aie eu plusieurs constatations au cours de ma vie, cela ne suffit pas. Je vais refaire les mêmes erreurs, sans doute parce que mon cerveau est un programme que j’obéis. Mes habitudes, je les ai pratiquées tellement de fois qu’elles sont devenues une seconde nature.

Or, j’ai une conscience. Et même si j’ai souvent du mal à m’arrêter, je peux m’observer.

Ces habitudes ne me définissent pas, alors est-il vraiment nécessaire de les prendre personnellement ? Avec cette question, je vis mieux.

Je ne ressens plus le besoin d’être frustrée à chaque fois que je me contredis. Malgré ma tendance à me critiquer, la conscience finit par me calmer. Comme une pommade, elle s’applique sur toutes les blessures de mon auto-jugement.

J’ignorais que la compassion de soi était une question de pratique. Et puis, je croyais que la source de mes problèmes, c’était moi. Moi en tant que personne, en tant que faiblesse. En tant que détritus.

Mais si j’ai un autre regard…la source de mes problèmes n’existe pas. Parce que je n’ai pas de problème.

J’ai une solution. À partir du moment où une solution apparaît devant un problème, dans ce cas, où est le problème ?

Il disparaît.