Hier, j’ai rechuté.
C’est un peu…déstabilisant, de ne pas suivre ses propres règles.
Je m’étais pourtant dit de ne pas grignoter et de ne pas utiliser l’ordinateur la nuit.
Mais voilà…
J’aurais très bien pu éviter ça, mais j’avais une impulsion. Que cherchais-je donc à fuir ? L’ennui, la solitude ? La nourriture et internet me procurent-ils donc une certaine compagnie ?
Je crois savoir pourquoi je suis tombée :
Si je ne faisais rien de ma journée, à part tourner en rond chez moi, à attendre que la nuit tombe pour que j’aille me coucher…je me sentirais misérable.
Je peux lire mais je n’en ai pas envie.
Sortir, travailler, développer un nouveau loisir…je ne veux pas.
Je n’ai même pas la motivation de faire une sieste.
Quelqu’un toque à la porte, je sais déjà qui c’est : mon vieil ami l’Ennui.
Nous allons passer notre après-midi ensemble, dans la joie et la bonne humeur !
Il n’y a que la nourriture ou internet qui peuvent me sauver de cette galère. Mais l’Ennui m’observe toujours depuis l’écran YouTube ou mes biscuits au chocolat.
Le temps passe plus vite, c’est déjà ça.
Mais, lorsque le ciel s’assombrit, un énorme vide se créé en moi. Je ne considère pas cela comme une abomination. Au contraire, je plaisante : « Wow, je n’ai rien fait de cette journée ! ». Une constatation triste, mais drôle.
Se sentir mal mène à la tentation. Ce qui, par conséquent, me fait sentir encore pire. Terrible cercle vicieux.
Sauf que…
Une fois ma conscience établie, je m’allonge sur le lit et je soupire.
Vexée. Frustrée. Je ne pense pas être dans la dépression mais…je cherche éperdument une raison de vivre.
J’étais sur le point de considérer cette « rechute » comme un échec permanent.
Sur le point.
Confirmation : je suis incapable de faire durer mes propres habitudes.
Mais je me ressaisis à temps.
Voici ce que je me dis (ou du moins, ce que je cherche à me convaincre) :
« Après tout, tu as été capable de suivre ton objectif pendant trois semaines. Tu es certainement capable de refaire ça, voire plus, dans le futur. Cette rechute est une confirmation qu’il est difficile de se débarrasser d’une addiction. C’est la preuve que tu es allée loin, et que tu vas désormais franchir un nouveau terrain. À chaque fois que tu tomberas, tu devras te relever et avancer encore. Encore et encore. Et encore et encore et encore.
En fin de compte, les nouvelles habitudes ne sont pas difficiles. Les chutes, si ».
(Bien sûr, j’ai reformulé mon langage interne, sans quoi il serait beaucoup moins structuré et formel).
Les égratignures font mal, et il faut une pression supplémentaire pour se relever ; mes deux mains sur le sol, je dois les pousser avec force…mais ça me donne l’occasion de regarder ce qui se trouve au-dessus de moi. Le paysage, ma vie, ma sublime conscience. Je suis comme neuve.
Alors lentement, je me suis levée de mon lit pour faire la montagne de vaisselle qui se trouvait devant moi.