Apaisement

En ce moment où j’écris, je me sens neutre. Ni bien, ni mal. Ni impulsive, ni léthargique.

Pourtant, quelque chose me dit que je devrais être stressée. Parce que j’ai un mémoire à rendre. Aussi, je dois faire le ménage.


J’ai l’impression de vivre dans un cycle d’émotions. En voici les stades :

1- Peur du futur : Mince ! Que va-t-il m’arriver ? L’incertitude me rend anxieuse.

2- Rumination du passé : Ça ne sert à rien…À quoi bon continuer ? Je ne sais pas ce que je fais dans cette vie…J’ai perdu tellement de temps et je n’ai envie de rien…

3- Acceptation du présent : Vivre, c’est simple mais ce n’est pas facile. J’existe, je respire, et je crois que c’est déjà suffisant.

4- Nouvel espoir: OK, je suis capable d’avancer. Oui, je sais mettre un pas devant l’autre, je le vois de mes propres yeux ! Ça veut dire que…je ne suis plus esclave de moi-même ! Soudain, penser à l’avenir me remplit de joie et de motivation.

Petit rappel: le cycle recommence.


Actuellement, je crois que j’en suis au stade 3.

C’est le stade nécessaire pour avancer, pour me sortir de l’anxiété et de la dépression. Maintenant, je marche en sachant que je vais revivre toutes ces émotions dans les jours, les mois et les années à venir.

Je survivrai.

Ignorance

Je suis une ignorante de ma propre vie.

Qu’est-ce que j’ignore, précisément ?

Je n’en sais rien, puisque je l’ignore !

Alors j’attends sagement que mon moi du futur me le fasse signaler par télépathie. À moins qu’elle ne préfère allonger le suspense, pour ne pas me spoiler.

Où vais-je vivre dans trois ans ? Qui vais-je rencontrer ? Vais-je avoir de nouveaux loisirs, une nouvelle philosophie, un nouveau style vestimentaire ?

Pour me faire une petite idée, je m’observe trois ans en arrière, et…j’étais un peu différente, mais un peu la même aussi.

En bref, je ne sais pas ce que je vais faire dans trois ans. N’empêche, je trouve que c’est mieux ainsi. Cela me laisse le temps d’imaginer et de m’y préparer, tandis que je me consacre au présent optimiste.

Que vais-je donc bien faire aujourd’hui ?

Destination

Où que j’aille, ce n’est jamais la fin.

Avant, je croyais qu’il suffisait de changer d’endroit pour changer de vie. Une belle illusion ! Je peux taper ma routine à la face comme si c’était un ballon de basket ; mais elle me rebondit toujours dessus.

Pareil pour les examens, les soutenances, le stress, l’ennui, le vide, les relations sociales, le shopping, les courses du supermarché, les malentendus, les rendez-vous, la visite médicale, la descente des poubelles, le brossage des dents, le réveil paresseux, la sensation de ne pas avoir assez, la solitude imminente, la mélancolie face à la nature, les feuilles d’automne qui tombent, les conversations téléphoniques, la fin des cours, les rentrées scolaires, le Nouvel An, les crises existentielles, les tasses de thé, l’eau qui bout dans la casserole, les innombrables tickets de caisse, le soulagement d’avoir fini, l’appréhension de devoir recommencer.

Et ainsi de suite.

La fin est synonyme de début. C’est pour cela que désormais, je me méfie de la « destination ».

Il n’y aura pas un point culminant où ma vie sera parfaitement cadrée.

Ce que je suis aujourd’hui, c’est ce que j’étais il y a deux ans. Certes, j’ai sûrement changé, mais pas dans un sens linéaire.

Plutôt que d’escalader une montagne abrupte, je nage au milieu d’un océan de vagues, inconsciente de mon horizon.

Persévérance

À chaque fois que je commence une nouvelle habitude, je suis sereine. Ma vie est enfin sous mon contrôle. Je suis fière de changer, de progresser, de vivre mieux !

Les premiers jours, je n’ai aucun mal à suivre mes propres règles.

Et puis, soudain…

…j’ai envie d’éternuer. Métaphoriquement parlant.

Vous le connaissez, ce moment où l’on veut faire « atchoum ! » mais qu’on n’y arrive pas ? Et ça s’enchaîne au moins cinq fois ?

C’est ce que je ressens quand je n’arrive pas à persévérer. C’est quelque chose qui me gratte, qui me gêne, qui me file un rhume.

C’est essayer de toucher ses pieds tout en étant debout (si comme moi, vous n’êtes pas très flexible, vous comprendrez).

Mon prof de sport avait l’habitude de dire, pendant nos flexions : « Il faut que ça gêne un peu, mais il ne faut pas que ça fasse mal« .

Tiens, je pourrais très bien me faire tatouer cette citation sur mon front.

Tout changement personnel dissimule un long processus :

Passé un certain temps, l’habitude que vous aimiez tant vous grattera. Vous vous sentirez las, et c’est normal. Cela veut dire que vous êtes arrivé au niveau supérieur. À partir de là, il y a deux options : soit abandonner (ce qui est totalement respectable), soit continuer malgré la gêne. Tant que ce n’est pas douloureux, la vie n’empêche pas de poursuivre son marathon.

Mais je pense qu’il faut avoir beaucoup de confiance en soi, pour s’estimer capable de marcher, tout en ayant un poids dans l’esprit. C’est dur.

Alors aimons-nous. On a tellement avancé jusqu’à présent, mais il reste encore du chemin à faire.

Satisfaction

Le brouillard s’est éclairci. Il reviendra sans doute, mais pour l’instant, je ne me sens pas trop mal.

Je suis contente d’être en vie. Je ne demande rien de plus.

Si j’ai un rêve pour mon avenir, c’est celui d’être libre.

Aujourd’hui, je me sens moins enfermée. Je suis moins stressée, parce que je sais que je suis comme les autres, et que les autres sont comme moi. Je me sens intégrée, malgré ma réserve.

Quand je pense à la mort, je suis satisfaite de la vie. Je regarde les journées avec plus d’optimisme. Je suis reconnaissante d’avoir un cœur qui bat automatiquement. J’exprime toute ma gratitude, car je peux respirer sans effort.

Je ne souffre pas. Ça fait du bien de se le rappeler.

Mais parfois, ce n’est pas le cas. Je souffre mentalement et physiquement. Je me plains. Je me sens terriblement seule, et en même temps, je veux être seule. Je suis perturbée par mon manque de motivation, mais je procrastine quand même.

En ce moment, je suis « OK ». Je préfère laisser les feuilles d’automne tomber.

Quelle liberté d’être satisfaite !

Quelle liberté, de ne pas être parfaite ! 

Simplicité

Je veux vivre dans la simplicité.

Je veux que mon sens de la vie soit atteignable, qu’il soit juste devant moi. Parfois, je cherche trop loin.

Hier, j’étais en pleine hésitation sur ma future carrière. Ce n’est pas la première fois que ça m’arrive. J’ai l’impression de changer d’avis comme je change de mouchoirs.

Mais ce que je cherche vraiment, c’est de m’éloigner du stress.

Mon but ultime est-il de vivre une vie paisible ?

Je ne m’imagine pas vraiment travailler dans un milieu conventionnel, avec un bureau, un ordinateur, et l’atmosphère de…je n’arrive pas à trouver le terme…cette sensation que l’on a de travailler…mais pas vraiment pour nous.

Peut-être que je voudrais travailler avec mes mains.

Je pourrais devenir pâtissière. Cela semble ridicule, venant d’une personne inexpérimentée. Mais l’atmosphère m’attire. Bon, il faut encore apprendre, mais ça me donne envie. Les vidéos de recettes sont si apaisantes, on dirait qu’elles ont un effet calmant.

Je dis cela, mais peut-être que dans quelques jours, mon avis changera encore. Il faut donc du temps pour se forger une conviction. En tout cas, je suis presque sûre que la mienne sera simple.

Pour moi, la simplicité équivaut à la couleur bleu clair tirant vers le blanc. Une teinte légère, qui vole dans le ciel.